L'Etat encourage de maintes manières le changement de menuiseries en nous faisant miroiter les formidables économies d'énergie potentielles mais il oublie de nous dire le manque de sérieux de la certification par les pouvoirs publics (Ademe pour le RGE et Qualibat pour le label du même nom) des poseurs.
Il faut savoir qu'en cas de problème avec la pose, ces 2 organismes ne vous aideront en rien, ne contrôleront pas les travaux même si vous déposez une plainte avec des preuves flagrantes de malfaçon ; ils refileront la "patate chaude" à la justice dont la rapidité et l'efficacité sont pour le moins discutables voire médiocres.
De plus, les montants dérisoires de dommages et intérêts allouées par cette dernière en France pour mauvaise foi ou même graves préjudices fait que la plupart des soi-disant professionnels ne respectent pas l'obligation légale de "parfait achèvement" pour la simple raison que la mauvaise foi est économiquement plus "rentable" que l'honnêteté et le respect de la loi.
Pour inverser la tendance, il faudrait non seulement des D&I à la hauteur des préjudices réels mais également des D&I punitifs afin d'inciter les professionnels à se comporter honnêtement...
Si vous pensez pouvoir compter sur le fabricant, il faut savoir que, pour ce dernier, le client est le poseur ; vous, vous n'êtes rien donc il ne répondra pas à vos demandes.
Quid de la garantie décennale des menuiseries si le poseur fait le mort ?
Pour illustrer mes propos, je vais vous narrer brièvement mon expérience personnelle.
Handicapé physique, j'ai fait changé mes fenêtres en décembre et janvier derniers ; depuis, je vis un enfer. En effet, mon appartement est devenu étouffant et glacé à la fois...
Je ressens comme un "courant d'air" glacé, ai des difficultés à respirer (l'air est lourd et humide, il sent un mélange d'air froid et de renfermé e) et la peau me brûle en permanence (les pieds sont les plus touchés puis les jambes puis le reste du corps)...
La journée, je suis obligé de laisser un maximum de fenêtres ouvertes sinon, j'étouffe, je sue ou j'ai froid - jusqu'à la chair de poule parfois - voire les trois en même temps ! Les fenêtres ouvertes réduisent la nuisance sans l'annuler mais alors je subis la chaleur - ou le froid - les odeurs et les bruits extérieurs.
Fenêtres fermées, à 27°, je frissonne en suffocant et suant. A 25°, j'ai vraiment froid et les pieds qui se marbrent! (voir photo) A 23°, j'ai besoin de me couvrir de plusieurs couches de vêtements pour ne pas greloter de froid, ce qui me fait suer abondamment.
La nuit, c'est encore pire. Je suis obligé de me couvrir - même en pleine canicule - d'une couverture (plus une seconde sur les pieds sinon la brulure du courant d'air m'empêche de dormir) !
A 23°, je suis obligé de mettre une seconde couverture sur le corps ainsi qu'un duvet sur mes pieds !
Bien sûr, quasiment toutes les jours, je me réveille en sueur en plein milieu de la nuit, le lit trempé et suis obligé de me réfugier dans la cuisine, seule pièce dont la fenêtre n'a pas été changée.
Parfois j'arrive à dormir 1 ou 2 heures sur le canapé du salon la porte du balcon ouverte même s'il fait froid.
La moindre activité, ou même une boisson chaude, me fait suer abondamment.
Avant les travaux, je me reposais à l'aise à 22°, en chemise et pieds nus en hiver, en un lieu sec et chaud.
La nuit, je dormais sans rien ou avec une seule couverture en dessous de 23° (l'épaisseur variable suivant la température mais rien de plus).
Certes, tout ceci n'est que ressenti mais plusieurs éléments étayent mes dires :
- 5 attestations de témoins judiciairement valablement qui confirment ces ressentis,
- un bilan sanguin qui ne montre aucune raison physique à ces ressentis,
- d'autres désordres visibles que le poseur refuse de corriger comme les fenêtres du cellier - attenant à l'appartement mais non chauffé - qui ont été posées sans aération, d'autres fenêtres qui frottent, (une refuse même de s'ouvrir) et les vantaux de quasiment toutes les fenêtres qui ne sont pas à la même hauteur,
- des désordres induits comme de la condensation, des traces d'humidité et une nette augmentation de l'humidité intérieure (de l'ordre de 10% en moyenne avec des maximums de 65% dans le salon, 75% dans la chambre porte fermée la nuit et 85% dans le cellier).
J'ai déposé des plaintes auprès d'Ademe et Qualibat puis une plainte pénale auprès du procureur de la République pour mise en danger de la vie d'autrui et non assistance à personne en danger. J'ai écris au président de la République, au préfet, au maire, au fabricant, au syndic, à l'assureur du poseur et à ce dernier bien sûr (dont 2 LRAR) ; soit la personne interpellée ne répond pas en faisant le mort, soit elle renvoie la "patate chaude" à quelqu'un d'autre !
Le pompon revient aux pouvoirs publics qui adorent mettre en avant le conflit privé et l'indépendance de la justice pour justifier leur inaction...bizarrement, l'indépendance de la justice est bien moins importante lorsque les personnes touchées ont des amis bien placés...
A force d'insister, l'assureur du poseur a mandaté un expert qui a rendu un rapport dont je n'ai pas eu copie. Le fabricant, après accord du poseur, a envoyé son commercial qui a rendu un rapport, après une visite de 10 minutes sans faire aucun réglage pourtant nécessaire de son propre aveu, dont je n'ai pas eu connaissance non plus....
Le poseur quant à lui ne fait rien depuis février (précédemment, lors de ces 2 visites SAV, il a rajouté des joints dégoulinants en silicone en haut et bas des fenêtres (qui laissaient passer de l'air) et a percé des trous dans les fenêtres du cellier en lieu et place d'aérations !
En parallèle, j'ai demandé et obtenu l'aide juridictionnelle (il convient de préciser que j'ai dû faire un prêt familial afin d'effectuer ces changements de fenêtres et que j'ai une toute petite pension d'invalidité), pris un avocat, compilé 5 témoignages afin de pouvoir demander une expertise judiciaire en référé.
Normalement, mon avocat devrait déposer la demande incessamment mais tout cela est long - 8 mois déjà - et extrêmement fatigant surtout lorsque qu'en plus de vos maux d'handicapé, vous êtes obligé de vous emmitoufler sous plusieurs plaids le jour avec la peau qui vous brûle et que vous vous réveillez souvent en pleine nuit grelottant de froid ou (et) trempé de sueur...
Le changement de fenêtres serait-il un moyen de réduire les dépenses sociales en faisant mourir plus vite les vieux et les handicapés ?